IRONIE numéro 84 - Supplément "Le plus vaillant des Vénitiens"
IRONIE
Interrogation Critique et Ludique
Parution et mise à jour irrégulières
> Supplément du numéro 84,
Le plus vaillant des Vénitiens
,
Tintoret / Cézanne

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IRONIE numéro 84, mars 2003

 Le plus vaillant des Vénitiens

Tintoret / Cézanne


« On a découvert en 1905 à la Scuola di San Rocco un morceau de frise du Tintoret qui, repliée contre le mur lors de la mise en place, parce qu’il dépassait la mesure, a conservé toute sa fraîcheur de coloris. Ce sont des pommes peintes en vert pâle et rouge vif sur un fond de feuilles vert véronèse. Tout y est couleur. On dirait un Cézanne. » (Maurice Denis).


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« J’ai feuilleté tout ce que j’ai pu trouver de son œuvre [l’œuvre de Tintoret]. Elle est gigantesque. Tout y est, de la nature morte à Dieu. C’est l’arche immense. Toutes les formes d’existence, et dans un pathétique, une passion, une invention incroyables. Si j’étais allé à Venise, c’eût été pour lui. Il paraît qu’on ne le connaît que là... » (Cézanne).

Études de baigneurs
Études de baigneurs, 1879-82, collection Jasper Johns.

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« Oui, j’approuve votre admiration pour le plus vaillant des Vénitiens ; nous célébrons Tintoret. Votre besoin de trouver un point d’appui moral, intellectuel, dans des œuvres qu’on ne surpassera pas assurément, vous met sur le perpétuel qui-vive, sur la recherche incessante des moyens entraperçus qui vous conduiront sûrement à sentir sur nature vos moyens d’expression ; et le jour où vous les tiendrez, soyez convaincu que vous retrouverez sans effort et sur nature les moyens employés par les quatre ou cinq grands de Venise.
Voici sans conteste possible — je suis très affirmatif — : une sensation optique se produit dans notre organe visuel, qui nous fait classer par lumière, demi-ton ou quart de ton les plans représentés par des sensations colorantes. La lumière n’existe donc pas pour le peintre. Tant que, forcément, vous allez du noir au blanc, la première de ces abstractions étant comme un point d’appui autant pour l’œil que pour le cerveau, nous pataugeons, nous n’arrivons pas à avoir notre maîtrise, à nous posséder. Pendant cette période de temps (je me répète un peu forcément), nous allons vers les admirables œuvres que nous ont transmises les âges, où nous trouvons un réconfort, un soutien, comme le fait la planche pour le baigneur. » (Extrait d’une lettre de Cézanne à Émile Bernard, 23 décembre 1904).

Le baptême du Christ
Le baptême du Christ, v. 1580,
San Silvestro, Venise.

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Satyre et nymphe endormie
Baigneurs, 1892-94,
The Saint Louis Art Museum (détail).

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« On peut tout attendre d’un tel bonhomme [de Tintoret]. Dans sa jeunesse, il avait eu le culot d’affirmer :
la couleur du Titien dans le dessin Michel-Ange. Et il y est arrivé. » (Cézanne).

Baigneur aux bras écartés
Baigneur aux bras écartés, v. 1885,
collection particulière.

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Étude pour une allégorie de la Félicité
Étude pour une allégorie de la Félicité, 1564,
cabinet des dessins des Offices, Florence.

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