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"Quelle situation merveilleuse et neuve, mais effroyable aussi et ironique, me crée cette connaissance qui est la mienne, en présence de la totalité de l'existence ! J'ai découvert pour ma part que l'humanité animale la plus reculée, la période préhistorique et le passé tout entier continuent en moi à imaginer des poèmes, à aimer, à haïr, à tirer des conclusions, je me suis brusquement éveillé de ce rêve, mais pour me rendre compte que je rêve et dois continuer de rêver sous peine de périr."
Le Trait est une jeune, pétillante, belle et intelligente revue qui vient de sortir, printemps 1998. On a envie de la saisir avec des mains sensuelles, caresser sa peau du sud, embrasser ses pensées et la parcourir d'un trait vif ou de plusieurs, selon le temps dont on dispose. Elle ouvre au désir. Sa chaleur mate, italienne, est déjà une résistance au monde clinique qui nous asphyxie, une invitation à la pensée, au plaisir. Aussi, elle aime s'ouvrir à d'autres expériences, d'autres corps, curieuse d'Ironie. Sa stratégie, comme la nôtre, est la transversalité ludique, à la renverse, sur le lit des mots, simplement pour jouir à plusieurs.
"C'est dès la première année de notre vie, que doit commencer notre éducation : Et après les principes de la Religion, qui est elle-même la source de toutes les vertus sociables, rien n'est plus important que de bien établir en nous le désir et les moyens de disposer en notre faveur les esprits, afin de parvenir à nous concilier les curs; parce que dans le commerce ordinaire de la vie, pour être heureux il faut être aimé; que pour être aimé il faut plaire, et qu'on ne plaît qu'autant qu'on fait contribuer au bonheur des autres."
"Subjuguant ses interlocutrices, pénétrant de son regard cynique leurs réserves les plus intimes, il atteignait au plus profond d'elles-mêmes, les poussait dans leurs derniers retranchements et les divertissait d'un doigt ironique jusqu'à ce que jaillisse d'elles un éclair de compréhension et de vie."
"La gaieté est la mère des saillies" |
Vauvenargues |
Le jazz arrive en France vers
la fin de la première guerre mondiale, et les premiers enregistrements
sur 78 tours suivent. On connaît assez bien la situation aux Etats-Unis
à cette époque-là, surtout dans le sud. Tout ce qui est
"public" -les piscines, les écoles, voire les toilettes-
a été conçu d'après le concept de separate but
equal stipulant, par exemple, que rendre accessible un restaurant par une
porte de derrière serait un signe d'égalité. Dans les
bus, les Noirs sont obligés de se mettre à l'arrière
et de céder leur place à un Blanc s'il veut s'asseoir. Des traces
de cette époque odieuse persistent encore, blues de la vie quotidienne.
Il n'est donc pas surprenant que la musique des communautés noires
soit aussi marginalisée que ses créateurs.
Grâce au phénomène de l'exotisme qui existe en France,
les Français ont su apprécier d'autres cultures hors du modèle
euro-centrique. On prend le jazz au sérieux et les jazzmen sont respectés.
Mais que faire de cette musique importée ? On remplit une aile
du Louvre avec des antiquités égyptiennes, ce qui permet une
perspective plus globale du genre, mais le jazz est un nouveau né.
Il faut une certaine connaissance pour pouvoir manger avec des baguettes à
la chinoise.
Heureusement, il y a des ouïes pour qui c'est un plaisir de jouer un
rôle didactique.
Pendant les années 20, quelques élèves du lycée
Carnot à Paris -Maurice Cullaz, Jacques Bureau et Charles Delaunay-
se sont intéressés au jazz. En 1926, un ami de Delaunay, Hugues
Panassié, crée la revue Jazz Hot. Delaunay et celui-ci fondent
le Hot Club de France dont les membres découvrent cette musique par
des disques et des articles.
Panassié profite du savoir d'un musicien américain, Milton Mezzrow,
dit Mezz. Celui-ci vient d'arriver en France afin d'éviter quelques
ennuis avec des gangsters américains. Il donne des leçons de
saxo alto à Panassié, avec qui il partage sa collection de disques.
Panassié est déçu du peu de disques de jazz disponibles
en France. Mezz comprend vite pourquoi son élève n'a pas remarqué
certains titres dans son catalogue américain : ils sont groupés
sous la rubrique race recordings ("race" peut se traduire par "course",
horse races). Cette rubrique ne désigne pas des enregistrements de
courses de chevaux ou de voitures, comme Panassié le croit, mais plutôt
l'étendue de la ségrégation raciale aux Etats-Unis, inconcevable
pour lui. Les artistes noirs sont "exilés" sous cette rubrique
créée "spécialement" pour eux.
Mezzrow donne le goût de cette musique à son élève
qui, ironie, se prend peu après pour l'expert absolu du jazz en France.
Panassié écrit plus tard Monsieur Jazz, lui qui justifie ce
titre prétentieux en s'en tenant toujours à ses positions sclérosées
sans se rendre compte de la nature évolutive de cette musique.
Quand le bebop arrive dans les années 40, Panassié prend le
parti des réactionnaires dans une nouvelle querelle des anciens et
des modernes. Il proclame que le bebop, qui marque le début du jazz
moderne, n'est pas du jazz. Quelle erreur ! Il note même dans son
encyclopédie du jazz que le fondateur principal du bebop, Charlie Parker,
n'est pas du tout un musicien de jazz ! Boris Vian, auteur, trompettiste
et critique de jazz, saisit mieux cette musique. Pendant des années,
il ne cesse de se moquer de "Papa Pana". Cependant, Panassié
a toujours ses adhérents et on parle du "schisme" entre ceux
qui le suivent et ceux qui comprennent le jazz.
Mais si les Européens ont parfois compris le jazz d'une manière
particulière, les jazzmen ont eux aussi leur côté naïf.
Après la seconde guerre mondiale, on présente Jean-Paul Sartre
à Parker.
L'existentialiste et le père du jazz moderne. On dit que Parker lui
a serré la main et puis lui a posé la question suivante :
"Et tu joues de quel instrument ?"
"Il parait que parmi les
examens ou épreuves que l'on fait subir à un enfant qui entre
pour la première fois dans une école publique {américaine},
aurait lieu l'épreuve dite "de la liqueur séminale"
ou "du sperme" afin de l'insérer dans un bocal et de le tenir
ainsi prêt à toutes les tentatives de fécondation artificielle
qui pourraient être ensuite tentées. Car de plus en plus, les
Américains trouvent qu'ils manquent de bras et d'enfants, c'est à
dire non pas d'ouvriers mais de soldats, en vue de toutes les guerres planétaires
qui pourraient ensuite avoir lieu, et qui seraient destinées à
démontrer par les vertus écrasantes de la force, la surexcellence
des produits américains et des fruits de la sueur américaine
sur tous les champs de l'activité et du dynamisme de la force. (...)
Il faut que l'ouvrier ait de quoi s'employer, il faut que des champs d'activités
nouvelles soient créés, et que ce soit le règne enfin
de tous les faux produits fabriqués, de tous les ignobles ersatz synthétiques
où la belle nature vraie n'a que faire et doit céder (...) :
plus de fruits, plus d'arbres, plus de légumes, plus de plantes pharmaceutiques
ou non, et par conséquent plus d'aliments, mais des produits de synthèse
à satiété ! ..."
Les jours sont comptés, nous le savons tous ... mais ici, ils le sont, en vue d'une fausse fin. Les événements s'animent avant d'avoir lieu, par anticipation, préparation publicitaire. Nous sommes entrés dans une société pré-spectaculaire où le spectacle se joue avant le spectacle. Promotions médiatiques, architectures, mise en place des gradins, organisations commerciales et policières, projets commémoratifs sont les bornes des événements à venir. Nous faire baver d'envie. Tout maîtriser, prévention maximale, parer toute éventualité fâcheuse. Coupe du monde, an 2000, Euro, Exposition Universelle, Jeux Olympiques ... : la liste est longue des comptes à rebours. Tout cela participe à une annihilation en règle de l'instant. Vivez le jour qui aura lieu ! L'industrie de l'oubli du présent nous fait ressembler à des prisonniers attendant une libération qui ne viendra plus : d'un compte à rebours l'autre, enchaînés aux événements qui n'ont pas encore eu lieu.
"8 décembre 1909
44 Fontenoy Street, Dublin
Ma douce petite pute de Nora,
j'ai fait comme tu me l'as dit, petite salope, et je me suis branlé
deux fois en lisant ta lettre. Je suis ravi de voir qu'effectivement tu aimes
être foutue côté cul. Oui, maintenant je me souviens de
cette nuit où je t'ai foutue si longtemps par derrière. C'est
le coup le plus cochon que j'ai tiré avec toi, ma chérie. Ma
bitte est restée plantée pendant des heures, à branler
sous ta croupe retournée. Je sentais sous mon ventre tes grosses fesses
moites et je voyais ton visage en feu et tes yeux fous. À chaque coup
que je te donnais ta langue impudique jaillissait entre tes lèvres,
et j'y allais plus fort, plus dru que d'habitude, ton derrière crachotait
de gros pets bien sales. Tu avais un cul plein de pets cette nuit-là,
ma chérie, et je te les ai fait sortir à coups de queue, des
bons gros, des longs tout venteux, des petits secs, vifs et joyeux, et un
tas de tout, tout petits pets polissons se terminant sur une longue effusion
de ton trou. C'est merveilleux de foutre une femme qui fait des pets, quand
chaque coup lui en arrache un. Je crois que je reconnaîtrais le pet
de Nora n'importe où. Je pense que je pourrais le repérer dans
une pièce pleine de péteuses. C'est un bruit qui fait assez
petite fille, différent du pet humide et venteux que j'imagine être
celui des épouses grasses. Il est soudain, sec et sale, comme ce qu'une
effrontée lâche pour rire, le soir, dans un dortoir de pensionnat.
J'espère que Nora me lâchera ses pets à n'en plus finir
dans la figure, que je puisse connaître leur odeur aussi.
Tu dis que, lorsque je reviendrai tu me suceras et tu veux que je te lèche
le con, ma petite canaille dépravée. J'espère que tu
me surprendras un jour où je serai endormi habillé, que tu te
glisseras furtivement vers moi, tes yeux assoupis allumés comme ceux
d'une putain, que tu déboutonneras doucement, bouton après bouton,
la braguette de mon pantalon pour sortir doucement le gros oiseau de ton amant,
le feras disparaître dans ta bouche humide et le suceras tant et tant
qu'il grossira, raidira et jouira dans ta bouche. Un jour aussi, je te surprendrai
endormie, relèverai tes jupes et ouvrirai doucement ta culotte, puis
je me coucherai doucement près de toi et me mettrai à lécher
paresseusement autour de ta toison. Tu te mettras à t'agiter, puis
je lécherai les lèvres du con de ma chérie. Tu commenceras
à gémir, à grogner, à soupirer et à péter
d'excitation dans ton sommeil. Je lécherai alors de plus en plus vite
comme un chien affamé jusqu'à ce que ton con soit une masse
baveuse et que ton corps se tortille frénétiquement.
Bonsoir, Nora, petite péteuse, petite salope, gibier de foutoir !
Il y a un mot charmant, ma chérie, que tu as souligné pour que
je me branle mieux. Ecris-moi encore sur ce sujet et sur toi-même, gentiment,
plus salement, PLUS SALEMENT.
Jim"
"Il faut entretenir la vigueur du corps pour conserver celle de l'esprit" |
Vauvenargues, Maximes et pensées |