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« Eh,
la guerre, n'est-ce pas ? »
Antonin
Artaud,
Pour en finir avec le jugement de Dieu
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« Si j'insiste sur l'aspect obscène de la guerre moderne, ce n'est pas seulement parce que je suis contre la guerre mais parce qu'il y a quelque chose dans les émotions ambivalentes qu'elle suscite qui permet mieux de cerner la nature de l'obscène. Rien ne serait considéré comme obscène, j'en ai l'intuition, si les hommes allaient jusqu'au bout de leurs plus intimes désirs. Ce que l'homme craint le plus, c'est d'être confronté avec la manifestation, orale ou effective, de ce qu'il a étranglé ou étouffé, refoulé, comme nous disons aujourd'hui, dans son inconscient. »
Henry Miller - L'obscénité et la loi de réflexion - 1953
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« A
vos volgra metre lo veit que'm pent E mos colhons desobre'l cul assire Eu non o dic mais per ferir sovent, Car en fotre ai mes tot mon albire, Que'l veit chanta, quant el ve lo con rire E per paor que no'i venga'l gelos, Li met mon veit e retenc los colhos. |
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A
vous je voudrais mettre mon vit qui pend, Et asseoir mes couilles au-dessus de votre cul ; Et je ne dis cela que par désir de tirer des coups souvent, Car à foutre j'ai mis toute ma pensée. Le vit ne chante-t-il pas quand il voit le con rire ? Et par crainte que ne vienne le jaloux, Je lui mets mon vit et je retiens mes couilles. » |
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Cobla obscène (Anonyme) - XIIIème siècle |
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« Chéri, quelles farces m'as-tu racontées hier ! Je ne cesse de rire en y pensant. Quels heureux moments je passe avec toi ! Nous restons ensemble quatre heures sans une ombre d'ennui et je te quitte toujours à contre-cur. Mon petit pigeon chéri, je vous aime beaucoup ; tu es beau, intelligent, amusant. J'oublie le monde entier lorsque je suis avec toi. Je n'ai jamais été aussi heureuse que maintenant. Je cherche souvent à cacher mes sentiments, mais mon cur trahit ma passion. Evidemment, il est trop plein, il déborde. Je ne t'ai pas écrit plus tôt car je me suis levée tard et je sais que tu es de service aujourd'hui. Adieu, mon ami, conduis-toi bien devant les gens pour que personne ne puisse se douter de ce qui se passe entre nous. Cela m'amuse beaucoup de rouler le monde. »
Catherine II de Russie au Prince Potemkine - Correspondance (1774)
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« Ce qui fait événement, c'est qu'il y a autre chose que le rien, autre chose que le lieu. Dans le domaine de l'Ereignis, l'éclair de l'inconscient nous arrête sur notre propre limite, celle de l'instant comme « je suis ta vérité ». Parions toutefois que si cette limite nous est donnée par la langue elle-même, elle est aussi la bordure d'un espace infini en son intérieur, celui de la rencontre et de l'accueil, car cette occasion, en son temps propre, roule indéfiniment. »
(Anonymus Bosch)
Lacan « car
la véritable formule de l'athéisme n'est pas «
Dieu est mort », [...] <mais> « Dieu est
inconscient » « Vous
avez là un accès rapide à la formulation que
j'ai mise au premier plan, d'un mouvement du sujet qui ne s'ouvre
que pour se refermer, en une certaine pulsation temporelle... » « ...
l'inconscient est ce qui se referme dès que ça s'est
ouvert, selon une pulsation temporelle [...], l'inconscient est quelque
chose de réservé, de refermé à l'intérieur,
où nous avons, nous, à pénétrer du dehors. » « Mon
épreuve ne touche à l'être qu'à le faire
naître de la faille que produit l'étant de se dire. [...]
c'est ainsi que l'inconscient s'articule de ce qui de l'être
vient au dire » « Là
où c'était à l'instant même, là
où c'était pour un peu, entre cette extinction qui luit
encore et cette éclosion qui achoppe, je peux venir à
l'être de disparaître de mon dit » « Être
de non-étant, c'est ainsi qu'advient je comme sujet qui se
conjugue de la double aporie d'une subsistance véritable qui
s'abolit de son savoir et d'un discours où c'est la mort qui
soutient l'existence » « Il
n'y a de maître que le signifiant » « Je
suis donc pour vous l'énigme de celle qui se dérobe
aussitôt qu'apparue, hommes qui tant vous entendez à
me dissimuler sous les oripeaux de vos convenances. Je n'en admets
pas moins que votre embarras soit sincère, car même quand
vous vous faîtes mes hérauts, vous ne valez pas plus
à porter mes couleurs que ces habits qui sont les vôtres
et pareils à vous-mêmes, fantômes que vous êtes.
Où vais-je donc passée en vous, où étais-je
avant ce passage ? Peut-être un jour vous le dirai-je ? Mais
pour que vous me trouviez où je suis, je vais vous apprendre
à quel signe me reconnaître. Hommes, écoutez,
je vous en donne le secret. Moi, la vérité, je parle. » « Ce
que l'expérience analytique nous permet d'énoncer, c'est
bien plutôt la fonction limitée du désir. Le désir,
plus que tout autre point de l'empan humain, rencontre quelque part
sa limite. » « Or,
si vous considérez le vase dans la perspective que j'ai promue
d'abord, comme un objet fait pour représenter l'existence du
vide au centre du réel qui s'appelle la chose, ce vide,
tel qu'il se représente dans la représentation, se présente
bien comme nihil, comme rien. » « Si
vous voulez bien relire ce texte <la chose freudienne>, vous
vous apercevrez que c'est essentiellement de la chose que je parle.
J'en parle d'une façon qui est évidemment à la
source du malaise incontestable que ce texte a produit alors, à
savoir que c'est la chose que je fais parler. » |
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Heidegger « Mais
ce qui tout d'abord étonne, c'est toujours ceci : que l'être
se dispense à nous en même temps qu'il nous dérobe
son essence et que par ce retrait il la rende invisible » « L'émergence
comme telle, en toute circonstance, incline déjà à
se fermer. C'est dans cette fermeture d'elle-même qu'elle demeure
à l'abri [...]. C'est le se-cacher qui garantit son être
au se-dévoiler. » « L'être
s'évanouit dans l'Ereignis [...]. Temps et être advenus
à eux-mêmes dans l'appropriement » « Ainsi,
le temps véritable fait-il son apparition comme le « il »
que nous nommons en disant : « il y a l'être » « Par
là, nous faisons déjà halte auprès de
cette autre chose à laquelle il faut bien veiller, dès
que l'alèthéia vient au langage comme désabritement.
Ce que cette parole nomme n'est pas le grossier passe-partout qui
ouvrirait toute énigme de la pensée, mais l'alèthéia
est l'énigme même, l'affaire de la pensée. » « Les
mortels sont les hommes. On les appelle mortels parce qu'ils peuvent
mourir » « L'homme se comporte comme s'il était le maître du langage alors que c'est celui-ci qui le régente » « Nous
devons nous rappeler que l'alèthéia [...] se déploie
évidemment pour l'homme, mais que l'homme reste déterminé
par le logos » « L'être
humain parle. Nous parlons en rêve. Nous parlons sans cesse,
même quand nous ne proférons aucune parole, et que nous
ne faisons qu'écouter ou lire ; nous parlons même si,
n'écoutant plus vraiment, ni ne lisant, nous nous adonnons
à un travail, ou bien nous abandonnons à ne rien faire.
Constamment nous parlons, d'une manière ou d'une autre. » « « L'être
pur et le Néant sont donc identiques ». Cette thèse
de Hegel reste vraie. Être et Néant se composent réciproquement,
non point parce que tous deux envisagés par le
concept hégélien de la pensée concordent
dans leur indétermination et leur immédiateté,
mais parce que l'Être « Le
Néant se dévoile dans l'angoisse » « Quand
nous laissons la chose être en rassemblant, à partir
du monde qui joue le jeu de miroir, nous pensons à la chose
comme chose. Pensant à elle de cette manière, nous nous
laissons approcher par l'être de la chose : par son être
qui joue le jeu du monde. Pensant ainsi, nous sommes appelés
par la chose en tant que chose. » |
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« En
toute chose il y a effondrement : la maison s'effondre, le corps s'effondre
et un adversaire s'effondre. (...) Effrayer existe en toutes choses et signifie
provoquer une frayeur par surprise.
Dans la tactique de masse effrayer des ennemis ne consiste pas uniquement
à le faire visuellement car on peut effrayer des ennemis par un bruit,
ou bien en leur faisant croire que le petit nombre de combattants dont on
dispose est plus important qu'il n'est en réalité, ou bien en
les effrayant par une attaque surprise de côté. (...) Sachez
saisir le rythme de la frayeur de vos ennemis et parvenez à la victoire
grâce à cet avantage. »
Miyamoto Musashi - Traité des cinq roues - XVIIème siècle
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« Foule
invisible sanglots rumeurs
Nous assistons à la lutte de la lance et de l'étincelle
Qu'est-ce qui brûle ici dans les écroulements de murailles
Romans interrompus Commerces
Les ombres et le feu raturent les raisons sociales (...)
Est-ce que tout sera toujours un spectacle
Et seulement un spectacle
Un spectacle O témoins aveugles une histoire à raconter plus
tard
Quand depuis longtemps les ruines seront abattues la maison reconstruite »
Louis Aragon
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